Dans notre article précédent sur les NFT (jetons non fongibles) nous avions abordé les différents usages de cette technologie, tout en mettant en lumière les risques de contrefaçons et de détournement de la propriété intellectuelle…Nous vous proposons aujourd’hui de rentrer dans le détail de ce problème au travers de cet article.
La folie NFT
Pour rappel : Un NFT (jeton non fongible) est associé à un actif et en atteste la propriété. C’est la preuve qu’un actif physique (une œuvre d’art par exemple) ou digital (comme un objet existant dans un jeu vidéo) vous appartient… Un NFT peut avoir uniquement un propriétaire à la fois. Les jetons non fongibles sont portés par la technologie blockchain qui permet de les horodater.
Buzz, tendance, quelle que soit la façon dont vous souhaitez définir la situation actuelle liée aux NFT, il est aujourd’hui difficile de nier qu’une frénésie s’est emparée de certains individus mais aussi des entreprises. Gucci, Louis Vuitton, Roksanda, Givenchy, Bulgari, Burberry, Bugatti, Dolce&Gabanna (pour ne citer qu’elles) font partie des nombreuses marques à s’être lancées dans l’aventure NFT. Au-delà d’attiser l’attention médiatique, les jetons non fongibles sont aujourd’hui perçus comme des atouts marketing. En effet, la blockchain et les NFT permettent aux marques de luxe (ou non) de créer un contact particulier avec leurs clients et de le cultiver au fil du temps. D’ailleurs, Eric Briones dans un article pour le Journal du luxe explique que le web3 et le luxe sont faits pour s’entendre car ils partagent de nombreuses caractéristiques comme l’exclusivité et la rareté.
Mais alors tout va bien dans le meilleur des mondes ?
Pas vraiment. Les NFT ne sont plus comme il y a quelques années un terme barbare connu par quelques initiés. Certes, le terme reste flou pour beaucoup d’entre nous mais il est sur de plus en plus de lèvres. Si certains cherchent encore à saisir (à juste titre) les tenants et les aboutissants de ce qu’est réellement un NFT, le nombre d’acheteurs lui grandit. Selon une étude de l’Ifop, déjà 3,5% des Français détiennent des jetons non fongibles. C’est énorme ! Pourtant les acheteurs et futurs acheteurs de NFT doivent se méfier car de plus en plus d’arnaques sont révélées. Ces escroqueries ont un effet néfaste pour tous les acteurs de ce marché : les marques et créateurs dont des créations sont utilisées sans leur accord pour créer des NFT, les acheteurs pensant acquérir des NFT rares et authentiques et les plateformes d’échanges qui voient leur réputation mise à mal.
Les marques n’hésitent pas à monter au créneau et c’est ce qu’on fait Hermès et Nike. Hermès a porté plainte contre un artiste qui a créé et vendu sous forme de NFT des sacs en fourrure appelés MetaBirkin et fortement inspirés des sacs Birkin de la célèbre Maison. Hermès accuse l’artiste de s’être rapidement enrichi grâce à l’utilisation de la marque Birkin et d’être en réalité un spéculateur numérique. L’artiste a démenti et a rétorqué que son art même s’il reste digital est similaire à celui d’Andy Warhol et ses toiles représentant des boîtes de conserve Campbell. De son côté, la compagnie à la virgule a porté plainte contre StockX une plateforme de vente et d’enchères en ligne spécialisée dans la basket. Nike accuse le site e-Commerce d’avoir vendu au moins 550 NFT avec son logo sans que la compagnie de sportswear n’ait donné son accord. Ces deux affaires sont une goutte d’eau dans l’océan de « contrefaçons » présentes sur les marketplaces de NFT.
En 2021, les artistes ont vu un boom des plagiats de leurs œuvres en NFT selon TheVerge. Ce plagiat organisé et automatisé se fait en partie grâce à des robots qui extraient des images à l’aide de mots-clés sur Google Image et créent des NFT à partir de textes générés automatiquement. Ces plagiats peuvent être décelés grâce à différents outils, mais la tâche de dénonciation pour les artistes est lourde. Si ce plagiat a lieu sur OpenSea (marketplace de NFT très populaire) et qui a reconnu récemment que plus de 80% des NFT créés gratuitement sur son site étaient des faux, des spams, ou des œuvres plagiées, les artistes doivent faire une réclamation pour chaque NFT créé à partir de leurs œuvres ! Certains artistes ont recensé jusqu’à plusieurs milliers d’annonces frauduleuses, la tâche s’annonce dantesque. OpenSea a bien annoncé vouloir limiter les listings de NFT créés gratuitement sur sa plateforme afin d’éviter que ce plagiat endémique ne continue. Mais face au mécontentement de sa communauté, la marketplace a très vite changé d’avis et est revenue sur cette décision.
D’autres plateformes dédiées aux jetons non fongibles sont concernées par ce contournement de la propriété intellectuelle. La marketplace Cent qui vend des NFT (et a officié la vente du premier tweet du cofondateur de Twitter pour 2,9 millions de dollar) a suspendu ses ventes de NFT en février 2022 (seuls les NFT de tweets sont encore disponibles). Le cofondateur et CEO de la plateforme a expliqué que de très nombreux NFT listés sur leur site étaient en réalité des copies non-autorisées. La plateforme cherche désormais un moyen pour protéger les créateurs de contenus et envisage, à court-terme, un contrôle centralisé. Rarible, une autre marketplace, a mis en place en place au début 2021 la possibilité pour les vendeurs et créateurs de lier leurs réseaux sociaux à leur compte et a rendu invisibles les annonces de comptes non vérifiés lors de recherches sur la plateforme. De plus, un système de modération et de vérification par des humains a été créé. Résultat ? Les plaintes ont baissé de 90%.
Beaucoup parlent aujourd’hui de plateformes NFT devenues le nouveau Far West digital. Cela n’est pas si simple… Des solutions existent pour limiter les dangers, mais elles nécessitent souvent des coûts humains et financiers que toutes les marketplaces ne sont pas prêtes à prendre. Les acheteurs doivent aussi faire preuve de prudence. En effet, les marques qui créent d’ores et déjà leurs propres NFT peuvent assurer aux acheteurs la propriété d’un bien digital authentique. Nous retrouvons les mêmes problématiques de contrefaçon et de violation des droits de propriété intellectuelle que nous subissons en ligne et dans le commerce traditionnel/physique depuis très longtemps.
Que faire si vous voulez acheter des NFT ?
Tout d’abord, ne vous fiez pas à des annonces trop belles pour être vraies sur les réseaux sociaux. N’achetez qu’auprès de vendeurs vérifiés et effectuez quelques recherches : la marque ou l’artiste que j’admire a-t-elle/il annoncé qu’elle/il lançait des NFT ? Si ce n’est pas le cas fuyez (ou fermez l’onglet) ! Si la réponse est positive suivez les liens recommandés par leurs sites officiels. Vous diminuerez grandement les risques de vous confronter à une arnaque.
Mais pourquoi est-ce que l’on vous raconte tout cela ? Au-delà, du désir de vous alerter, nous souhaitons également vous rappeler que les NFT ne servent pas uniquement à la spéculation. Utilisés sous forme de double digital infalsifiable d’un produit physique, il en devient son passeport numérique, sa « carte grise », certifiant ainsi son authenticité, sa propriété et son origine. Que le produit passe de mains en mains, de propriétaires en propriétaires, son histoire se poursuit tout le long de son cycle de vie. C’est là que la mission de Trust-Place prend tout son sens. Trust-Place travaille main dans la main avec les marques, leur permettant au travers de NFT reliés à leurs produits physiques, de créer un lien unique avec tous leurs clients, y compris ceux qu’elles ne connaissent pas encore. La solution Trust-Place permet à chacun de vérifier l’authenticité du bien et ce, qu’il soit physique, digital ou virtuel et de son propriétaire réel quel que soit le canal d’acquisition.
Ce qui est sûr, c'est que les NFT n’ont pas fini de faire parler d’eux !
Trust-Place, vous tiendra bien évidemment informé des futures évolutions au travers d’éclairages de ce type. Pour ne rien rater suivez-nous sur les réseaux sociaux et inscrivez-vous à notre newsletter !
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